Sur impulsion de la municipalité, les habitants de Paris ont décidé de ne plus autoriser les trottinettes électriques en libre-service dans la ville. Que vont devenir les engins ?
C’est bientôt la fin des trottinettes dans Paris. Les engins, disponibles depuis 2018, ne seront plus autorisés à rouler dans les rues de la capitale à partir du 31 août 2023. La raison ? Un référendum organisé par la Mairie au mois d’avril 2023 pour déterminer le futur des trottinettes en libre-service, et dont le résultat a été massivement en leur défaveur : 89,03 % des votants étaient pour leur interdiction.
Les opérateurs de trottinettes qui étaient installés à Paris, Lime, Dott et Tier, vont donc se débarrasser de leur flotte. En tout, les trois entreprises exploitaient 15 000 trottinettes électriques en libre-service dans la capitale, et les engins vont, dans quelques jours, être interdits dans les rues parisiennes. Les opérateurs assurent cependant que les trottinettes ne seront pas détruites.
Lime, Tier et Dott ont toutefois déjà prévu ce qu’il allait advenir de leurs trottinettes, et les trois entreprises confirment qu’elles ne seront pas détruites.
Les trottinettes de Lime seront envoyées dans d’autres villes européennes
Lime a commencé à enlever petit à petit ses 5 000 trottinettes depuis la mi-août, et a annoncé dans un communiqué de presse qu’il n’en resterait plus au 31 août. L’entreprise avait également promis peu de temps après le résultat du référendum qu’il n’y aurait « pas de pertes sur les engins », serait ramassés, et redistribués dans d’autres villes.
Pour l’instant, la flotte est petit à petit « acheminée dans l’entrepôt d’Île-de-France de Lime grâce aux vans électriques détenus par l’entreprise », a précisé l’entreprise. Les trottinettes subiront également des opérations de maintenance avant d’être réaffectées dans plusieurs villes européennes.
Les trottinettes vont être progressivement transférées dans 4 destinations différentes :
La métropole de Lille, où l’entreprise a récemment gagné un appel d’offres. 1 500 trottinettes vont être affectées à la ville.
Copenhague, au Danemark, où Lime est déjà implantée. « Plusieurs centaines de véhicules viendront compléter la flotte existante en circulation », a annoncé l’entreprise.
Londres, qui vient de gagner un nouvel appel d’offres. Une partie des trottinettes parisiennes vont y être envoyées d’ici la fin de l’année, après avoir été « mises aux normes anglaises ».
L’Allemagne. Lime n’a pas encore précisé dans quelles villes spécifiques les trottinettes parisiennes pourraient se retrouver, mais elles serviront à renouveler le parc déjà en circulation dans le pays, qui est d’une génération plus ancienne.
La décision de ne pas envoyer plus d’appareils en France peut paraître étonnante. En effet, Lime est également active à Marseille et au Havre, où des trottinettes sont installées en libre-service. Cependant, ces villes ne peuvent pas recevoir de nouveaux engins pour le moment : le nombre des appareils en libre-service étant négocié avec les localités, il n’est pas possible de le faire augmenter avec l’arrivée d’anciennes trottinettes parisiennes.
Que vont devenir les trottinettes de Dott ?
Dott, qui exploitait également 5 000 trottinettes à Paris, les a déjà toutes enlevées de la capitale : depuis le 21 août 2023, plus aucun engin Dott ne circule. Les trottinettes font être transférées dans d’autres villes françaises.
« On va les affecter en priorité à Bordeaux, où nous avons gagné un appel d’offres », indique Dott à Numerama. Elles n’iront cependant pas à Lyon, où Dott est déjà implantée depuis 2020 et exploite déjà 2 000 trottinettes. En effet, l’entreprise a lancé un projet de reconditionnement de ses engins, et prévoit de les faire rouler encore pendant quelques années avant de changer la flotte. Pas besoin donc de nouvelles trottinettes.
En plus de Bordeaux, elles se retrouveront également à Tel-Aviv, où Dott vient également de gagner un appel d’offres, et qui va permettre d’augmenter la flotte actuelle, ainsi qu’à Bruxelles. L’exploitant attend de plus des nouvelles de Rome. La capitale italienne a, elle aussi, laisse un appel d’offres aux opérateurs de trottinettes électriques, auquel Dott a participé. Les anciennes trottinettes parisiennes arpenteront peut-être bientôt les rues romaines.
Que vont devenir les trottinettes de Tier ?
Pour l’opérateur Tier, le retrait a également déjà commencé. « Nous sommes actuellement en train de retirer les dernières de Paris, à un rythme de 750 véhicules par jour », nous a indiqué l’entreprise. Les 5 000 trottinettes seront retirées d’ici au 31 août.
Les trottinettes seront ensuite envoyées dans d’autres villes. Un tiers d’entre d’elles « seront redéployées dans le reste de l’Île-de-France », explique Tier. « Nous sommes présents dans plus de 80 villes franciliennes, et ouvrons par exemple dans les prochains jours la Celle-St-Cloud avec une centaine de trottinettes et vélos, qui viennent de Paris ».
Pour ce qui est du reste de la flotte, il devra passer quelque temps dans les entrepôts de la région parisienne, où les engins seront restaurés. Les trottinettes seront ensuite envoyées « en Allemagne ou encore en Pologne ».
Comment le retrait va-t-il se passer ?
Pour l’instant, les trottinettes sont toujours disponibles à Paris, et elles le resteront jusqu’au 31 août 2023, date à laquelle leur contrat avec la capitale prend fin. Hadi Karam a précisé que le retrait des appareils Lime aurait lieu de manière « progressive » pendant le mois d’août. Leur nombre diminuera petit à petit. Au 1er septembre, il n’en restera plus.
Les trottinettes Dott ne sont plus disponibles dans la capitale depuis le 21 août 2023, nous a indiqué l’entreprise. En mai, des représentants de l’opérateur nous avait expliqué qu’ils étaient déjà en train de se préparer, et de mettre au point un plan logistique. Le retrait des trottinettes de Paris a engendré une vague de licenciement dans les entrepôts de l’opérateur.
L’entreprise a également indiqué qu’elle allait mettre en place des promotions, pour faire passer ses utilisateurs de trottinettes vers ses vélos électriques en libre-service.